Orisel Gaspar |
7 jours 7 nuits s’érige en contre-champs du slogan touristique des agences de voyage. L’écrivain cubain Joel Cano, intellectuel forcément anti-castriste, la joue libéré modeste pour son premier essai derrière la caméra. Une DV fraîche, des métaphores comme s’il en pleuvait et une structure éclatée dans les règles de l’Art, le film fait de la simplicité son arme première. C’est évidemment du world cinéma pur sucre, mais suffisamment honnête pour laisser une trace.
L’histoire donc, est multiple. Une présentatrice castriste pète les plombs en direct, pendant qu’une de ses vieilles connaissances perd un enfant qu’elle n’a jamais voulu élever. Alors qu’elle tente de retarder l’inévitable moment de broyer du noir, elle rencontre une jeune danseuse en galère qui papillonne fièrement autour d’un mauvais garçon, d’un travesti de cabaret et d’un jeune quidam croisé dans la rue. Ne pas oublier, tout se passe sur une semaine, de jour comme de nuit. Mais Joel Cano s’en foutrait presque. Tout et rien ne l’intéresse dans cette succession de petits théâtres en mouvement. L’aspect rapiécé de l’ensemble peut passer pour une grossière facilité, mais s’avère cependant un petit tour de force. Cano sait habilement jouer du rachitisme pour instaurer son tempo, tout en rupture et en négation, épousant le rythme nonchalant d’une discussion de tous les jours ou d’une ballade banale.