Extrait du document de presse : Entretien avec Joël Cano :

Orisel Gaspar y Joel Cano reciebiendo el Globo de Oro, Nantes, 2003

Joël Cano est né à Santa Clara (Cuba) en 1966. Il a obtenu son diplôme de Dramaturgie à l’Institut Supérieur d’Art de La Havane en 1989. Joël Cano est également dramaturge, romancier et metteur en scène. Il a publié de nombreuses pièces et nouvelles. « Sept jours sept nuits » est son premier long métrage.




- Que raconte Siete dias, siete noches ?
« Ce film est une comédie, à la fois dramatique et social. On a détourné la formule touristique qui propose « sept jours et sept nuits dans une île paradisiaque » pour proposer une plongée d’une semaine dans le quotidien de trois femmes cubaines, loin du circuit de rêve balisé par les agences de voyage. On y décrit nos rituels de violence liés à la survie, une violence qui n’est pas formatée selon les lois hollywoodiennes, particulière puisque pas stylisée. Elle reste dans le corps à corps noble. A vrai dire, tout est parti du fantasme de vouloir être le premier à annoncer « Fidel est mort », et de voir quel effet provoquent ces mots. Mais en quelque sorte, Fidel est déjà mort dans les pensées de beaucoup de gens. Aussi les personnages du film font-ils abstraction du social, chacun vit pour soi. En fait tous les liens entre les gens, tous les rapports de vie « socialistes » qui existaient auparavant ont disparu ».


- Pourquoi ce film s’inscrit- il dans une trilogie et pourquoi avoir décidé de cette forme ?

« Mettre en images les aspects de la « cubanité » contemporaine est un chantier très ambitieux et il ne suffit pas d’un simple long métrage pour y arriver. Tout comme il y a trois personnages dans le premier film, les trois réalisations présenteront trois aspects qui illustrent notre identité pour mieux la définir. La trilogie essaie de suivre le trajet existentiel d’un cubain : d’abord sa vie à l’intérieur d’un pays-bocal, puis dans l’intimité d’un exilé qui essaie de chasser les démons du passé de sa mémoire...et finalement dans la fête, où il sera question de comédie musicale. Ce sera un trajet de cinéma vers la joie et vers la beauté. Le salut par l’esthétique ».